Here we are [Libre ^^ ]

~I heard there was a secret chord
That David played and it pleased the Lord
But you don't really care for music, do you?~

Yuki venait tout juste de descendre du train. Vêtue d’une jupe rouge à carreaux noirs, d’un collant de la même couleur, de ses bottes et d’un manteau tout aussi sombre dissimulant sa chemise, elle tenait son gros sac sur une épaule et l’autre sur son dos. Le froid était piquant en cette saison et dès qu’elle soufflait, un petit nuage de fumée s’échappait d’entre ses lèvres. Son casque sur les oreilles, elle écoutait la même chanson en boucle depuis une bonne demi-heure maintenant. Cela ne la dérangeait pas vraiment, elle aimait cette chanson et était du genre à écouter la même pendant une longue durée, aimant s’imprégner d’une ambiance particulière. La foule semblait pressée à la gare. Les gens se bousculaient, se dirigeant rapidement vers telle ou telle sortie. Cela ne la dépaysait pas. A Paris, les mouvements de foule sont constants, les pas sont toujours rapides, on reconnaît aisément une femme d’affaire à ses talons piquant ou un jeune décontracté à la musique qui s’échappe de ses écouteurs car le volume est poussé trop fort. Ce monde permettait de rassurer l’adolescente. Elle se sentait un peu moins perdue dans cet amas de personnes. Elle prit donc une grande inspiration et se mit en marche, histoire de sortir au moins de devant les trains. Elle arriva bientôt juste à l’entrée de la gare et la ville s’étendait devant elle. Malgré son casque la jeune française pouvait capter les discussions des gens autour d’elle et entendre l’allemand la ramena sur Terre. Elle n’était plus chez elle. Cette fois il fallait vraiment qu’elle se fasse à l’idée que sa maison était loin et qu’elle n’y retournerait pas avant un moment. Yuki ferma les yeux. Elle avait besoin de quelques secondes, juste quelques secondes pour calmer son cœur qui s’affolait dans sa poitrine. Malgré tout elle avait peur. Certes l’étudiante était déjà très autonome et rêvait d’indépendance mais tout cela l’effrayait un peu. Pourtant elle n’avait pas le choix. Elle devait y aller. Ce n’était pas le moment de flancher.

~And its not a cry you can hear at night, its not somebody who's seen the light, its a cold and its a broken Hallelujah ~

Yuki finit donc par se mettre en marche. Elle avançait un peu au hasard, essayant de se souvenir du plan qu’elle avait observé des heures et des heures avant de partir. Son sens de l’orientation n’étant pas vraiment aiguisé ce fut assez compliqué. Au bout d’un moment elle se retrouva totalement perdue et finit par demander de l’aide à une passante qui lui indiqua la route. Enfin elle arriva et ce fut un choc. D’un côté, son pensionnat à elle, dans un état peu enviable, de l’autre, un établissement juste splendide. La gamine eut alors envie de vomir. A quoi cela rimait donc ? Pourquoi construire ces deux établissements l’un à côté de l’autre ? Pourquoi exposer aux yeux des moins favorisés ce qu’ils n’auront jamais ? Enfin, cette situation l’arrangeait car elle lui avait permis de tromper ses parents mais quelque part cela la mettait mal à l’aise. Enfin, c’était ainsi… L’étudiante entra donc dans sa nouvelle école et observa quelques instants le hall. Rien ne servait de s’y attarder puisqu’il n’y avait rien à voir. Les murs étaient presque vides, la décoration n’avait vraiment rien d’extraordinaire dans la mesure où elle était presque inexistante. Cette vision la découragea légèrement mais elle se reprit vite. Elle qui s’était toujours plainte de l’univers de bourges dans lequel elle avait grandit, elle allait enfin pouvoir connaître autre chose. Yuki avança donc et finit par lâcher ses deux sacs et s’asseoir sur une chaise, le temps de récupérer des forces avant de monter les escaliers pour rejoindre sa chambre. Elle révisa rapidement dans sa tête tout ce qu’elle connaissait en allemand, espérant ne pas avoir de soucis. Cette fois elle ne pouvait plus faire marche arrière, elle y était. La jeune fille espérait juste qu’elle se ferait rapidement des amis et que l’ambiance serait bonne, c’était sans doute le plus important, ce qui lui permettrait d’avancer malgré tout.

~Hallelujah~

Foutu pays et foutu temps ! Je suis ici depuis à peine cinq minutes et je n’en peux déjà plus. De plus, mes habits troués n’arrangent rien à mes affaires. A chaque coup de vent, je suis prit d’un long frisson incontrôlable. Mes extrémités telles que mes doigts ou mes oreilles me font atrocement souffrir, j’ai l’impression qu’au moindre choc, ils pourraient tous se briser, être réduit en miettes. Mais, ai-je vraiment le droit de me plaindre ? Après tout, c’est moi qui ai décidé de venir dans ce trou à rat pour me faire interner dans ce pensionnat qui semblait être dans mes moyens si je puis dire. D’ailleurs, je me demande si la drogue tourne bien ici, en tout cas, je l’espère ! Car si ce n’est pas le cas, adieu ma source de revenue et dans une telle situation que vais-je devenir ?

D’après mes renseignements, mon futur établissement scolaire ne devrait pas être très loin d’ici. Je m’efforce de tirer encore un peu ma valise dans l’épaisse neige qui tapisse le sol, une longue trace est visible là où je suis déjà passé avec. Puis finalement, après un court effort physique, j’aperçois enfin le grand bâtiment. Mais une question me travers l’esprit, pourquoi y’a-t-il deux établissements ? Il me semble que je n’avais pas eut vent de cette information, enfin bref, autant aller voir de mes propres yeux. J’avance donc encore un peu plus pour me rapprocher des cette école. A ma grande surprise, les deux bâtiments sont séparés et l’un est vraiment extraordinaire, tans dis que l’autre est… disons qu’il fait dans le genre pourrit. Je suis face à une école de petite bourgeois, pire encore, ma future chambre est en face de cette chose aussi immonde soit-elle ! Là, on peut dire que je manque vraiment de chance ou peut être que non ! Ces petits gosses de riches pourraient me réapprovisionner en fringues neuves, qui sait !

Une fois sous le porche de mon école, je m’assoie un moment sur ma valise pour me reposer quelques instants. Etant une personne flemmarde, un effort nécessite une récompense de repos. Mon regard balaye doucement l’établissement se trouvant en face de moi. Très belle école, je dois avouer, mais cela ne m’attire pas plus. Ce qui me dégoute particulièrement, c’est que l’ont aille ressenti le besoin de construire ce genre d’établissement en face d’un pensionnat si miteux que celui qui est le mien. Un long soupire sortit de ma bouche sans que je ne puisse le retenir. Cette histoire de deuxième pensionnat me faisait douter de mon choix, enfin, ce qui était fait, était fait. Je n’allais tout de même pas partir alors que je venais à peine d’arriver.

Une fois levé de mon siège improvisé et ma valise en main, je me décide enfin pour entrer à l’intérieur. Je tombe dans un vieux hall délabré, rien de particulier. Quoi d’étonnant ? En voyant l’extérieur j’aurais du m’en douter. La seule chose qui attira mes yeux verts émeraudes fut une jeune fille assises dans ce grand hall. Deux valises à ses côtés, j’en déduis donc qu’elle est nouvelle, tout comme moi. Intéressant comme rencontre. Je laisse ma valise à l’entrée de l’école, je ne vais pas me fatigué à la tirer plus loin pour le moment. Cette jeune fille est plutôt charmante dans son genre. Bien foutu et mignonne comme je l’ai aime. Et si je me faisais remarquer ? Mes deux doigts, mon majeur et mon index, se posèrent sur son front pour lui donner une petite pichenette amicale. J’aime énormément taquiner les gens, même si ce n’est pas toujours à leurs goûts. Mon visage s’adoucis et attrape un large sourire de satisfaction.

-Yop, soufflais-je à son oreille.

Je suis maintenant penché sur elle, mon seul appui étant le dossier de la chaise. Je trouve cette position plutôt sympa pour une première rencontre, enfin ce n’est que mon avis. Et puis, de toute façon son avis m’importe peu, qu’elle râle si ca peut lui faire plaisir, mais moi, j’ai décidé de la prendre entre mes griffes. Et comme je n’aime pas la résistance elle à intérêt à se plié à mes exigence illico presto. Cela ne me déplairait pas de m’amusé un peu avec cette jeune étudiante qui semble si fragile et innocente. Mais comment vais-je m’y prendre pour tâter un peu ma victime avant de devenir vraiment entreprenant ? C’est là où tout l’amusement prend son sens.

-Dis-moi, tu es seule ? Tu sais, tu devrais faire attention. J’ai vu pas mal de mauvaises personnes trainer dans le coin. Si tu veux, je peux te protéger.

Je me retire un peu de son cou pour la regarder dans les yeux. Mon regard planté dans le sien. Je me demande alors quelle sera sa première réaction ? Me baffer ou me cracher à la gueule ? Dans le deux cas, je me mettrais en colère et là elle le regretterait, comme toutes les autres avant elle.

Yuki se laissait bercer par la musique finalement. Elle aimait cette chanson et chaque fois qu’elle l’écoutait, elle ne pouvait s’empêcher de se laisser emporter dans ses rêveries. C’était comme le calme avant la tempête. Elle savait que bien des choses risquaient de lui arriver ici, qu’elle allait se retrouver dans un nouveau monde et que cela ne serait pas toujours aisé aussi elle profitait de ce petit instant rien qu’à elle. Au fond elle appréciait cette solitude momentanée mais d’un autre côté, cela lui pesait. La jeune fille n’avait jamais été une adepte de la pleine solitude, elle avait toujours eu besoin de sentir une présence rassurante, ou simplement la présence de quelqu’un qu’elle appréciait. Aussi elle espérait vraiment que cet ambiance vide ne durerait que momentanément. Pourtant si elle savait ce qui allait lui arriver peut être aurait-elle pensé différemment ? Qui sait… Mais de toute façon l’adolescente n’était pas du genre à penser trop longtemps au futur, préférant vivre l’instant présent et affronter les difficultés quand elles arrivaient, du moins quand elle le pouvait. Yuki fut donc stoppée dans ses rêveries par une pichenette sur son front. Elle enleva instinctivement son casque de ses oreilles pour entendre les possibles paroles qu’allait lui adresser l’inconnu assez familier. Ce dernier ne se gêna d’ailleurs pas et la salua d’un murmure au creux de son oreille. La jeune fille trouva cela étrange mais ne se formalisa pas et préféra garder son calme plutôt que de s’énerver dès le début. Elle ne dit donc rien et le laissa reprendre la parole. Sa proposition la fit beaucoup rire et un sourire en coin se dessina sur ses lèvres alors que le jeune homme se redressait légèrement, la regardant désormais dans les yeux. Elle avait bien vite compris qu’il n’était pas comme les autres celui là. Elle se posait pas mal de question, sa façon de parler ressemblait de très près à celle des gros loosers de Paris qui essaye désespérément dans un métro bondé se mettre une nana dans la poche. Cependant l’adolescente avait appris à ne pas juger sur la première apparence et elle essayait toujours de garder son calme au début et de rester polie et souriante. Elle appliqua donc ses principes à la situation. Au début seulement elle faillit répondre en français mais se rattrapa vite et répondit avec un accent allemand bien mené.

« C’est bien aimable à toi de t’inquiéter pour moi mais je suis apte à me défendre seule. Cependant vu que tu as des bagages tu sembles être nouveau, je suis nouvelle alors autant s’entraider pour trouver notre chemin dans cet espèce de … bâtiment. »

Yuki sourit de nouveau à l’inconnu et se leva de façon à ne plus se trouver aussi près de lui qu’il semblait le vouloir. Elle restait méfiante envers lui mais savait très bien que réagir violemment était la pire des choses à faire dans ce genre de situations. Pourtant, son sourire en coin, cette petite lueur dans son regard laissait entendre qu’elle n’était pas aussi naïve que ce garçon semblait croire et qu’il ferait mieux de réfléchir à deux fois avant de la prendre pour une triple idiote. Elle attrapa donc ses sacs et les remis sur ses épaules comme précédemment avant de prendre la direction des escaliers menant aux dortoirs, faisait signe au jeune homme de la suivre. A cet instant, son cœur battait un peu plus vite. Elle savait que sa conduite était dangereuse et qu’elle pouvait très bien se jeter dans une merde pas croyable vu comme l’individu semblait étrange. Cependant ce n’était qu’un élève et elle osait espérer que malgré tout n’importe qui n’était pas accueillit ici. Et puis, peut être que si elle se montrait avenante mais prouvait qu’elle avait un minimum de jugeotte, il se montrerait plus clément. Beaucoup de pensées traversaient l’esprit de la jeune française et y voir clair n’était pas forcément évident pourtant elle faisait de son mieux. Décidément, les mois à venir s’avéraient plutôt mouvementés.

« Au fait moi c’est Yuki. Ça se fait de demander leur nom aux gens et de se présenter avant de chercher plus. Alors, comment tu t’appelles toi ? »

Yuki n’avait pas prononcé cette phrase de manière agressive ou insultante, un sourire trônait d’ailleurs toujours sur ses lèvres. Cependant elle cherchait à agir habillement. Une fois les escaliers gravit ils arrivèrent devant plusieurs portes et après quelques recherches elle en trouva une qui portait son nom. Cependant elle se figea légèrement en constatant qu’il y avait deux noms de garçons à côté du sien. Alors ça c’était extraordinaire, des dortoirs mixtes. Bon elle s’en fichait un peu quelque part, bien que si c’était bel et bien le nom du type derrière elle sur cette porte, cela n’allait pas du tout lui faciliter la tâche, à croire que tout le monde était contre elle en ce moment. Enfin, elle ne devait surtout pas perdre la face et se décourager. Allez hop, il fallait qu’elle prenne une grande bouffée d’air et qu’elle se motive.

« Je crois que c’est là… »

Cette fille ne semble pas troublée par mon comportement envers elle. Au contraire, on dirait même qu’elle prendre la situation avec clame et diplomatie, plutôt intéressent comme réaction. J’aime faire craquer mes proies et d’habitude j’ai pas mal de facilité à le faire, mais si le tâche s’avère être un peu plus corser, cela ne peut que pimenter mon activité. Mes yeux toujours plongés dans les siens je me recule encore un peu, histoire de lui laisser son espace vitale. Ses paroles me font sourire de plus belle, montrant mes belles dents blanches. Une fille avec du caractère et de la poigne pour se défendre, c’est typiquement le genre de demoiselle qui m’attire. Mon sourire qui est jusque-là inoffensif se transforme en un grand sourire carnassier et des tonnes d’idée tourbillon dans mon cerveau. Des idées plus ou moins mal saines, mais que voulez-vous, je suis conçu ainsi. C’est surement mes deux tarés de parent qui ont du déteindre sur moi avec leurs idées pas très catholique.

-L’entraide, c’est pas trop mon truc, enfin… je peux faire un effort pour aujourd’hui. Au fait, garde bien en tête ce que je t’ai dit avant. Tôt ou tard un loup va montrer ses crocs et ce jours-là faudra te défendre. D’ailleurs, je te garantie pas que le loup ca ne sera pas moi.

C’est vrai que quand je m’énerve, j’ai la mauvaise habitude de me défouler sur la première personne qui me tombe sur la main, donc je ne garantie la sécurité de personne, et puis de toute manière, on est dans un pensionnat qui craint à mort, alors tout le monde s’en fiche en dehors. Et puis, ce sera le moyen de vérifier ses compétences de défenses face à un homme violent, une distraction de plus pour moi. Mais pas pour le moment, j’ai juste envie d’aller me reposer. Ce n’est finalement pas une mauvaise idée de sa part de vouloir monter dans les chambres. Alors, une fois son petit cul levé de son siège, je me décide à aller chercher ma valise que j’ai délaissé un peu plus tôt à l’entré du collège. Une fois mon bagage dans mes bras, je la suis calmement dans les escaliers sans rien ajouté de plus, écoutant simplement ce qu’elle avait à me dire.

Un bref « tss » s’échappe de ma bouche lorsque elle eut finit de parler. La question fatidique était finalement arrivée : quel est ton nom ? On va dire que je détestais autant cette question que la réponse qui suit. Je n’ai jamais aimé mon prénom qui a si gentiment était choisit pour moi. Pour évité de répondre à cette fichu question, je préfère changer de sujet immédiatement. Peut être qu’un peut plus tard je lui dévoilerais mon nom… qui sait.

-Avant de chercher plus ? Qu’est-ce que tu t’imagines petite ? Sors-toi ces idées-là de la tête Yuki-chan.

Le préfixe japonais que j’ai rajouté à son nom m’a échappé. J’ai trop l’habitude de parler ma langue natale, et puis, se n’est pas si important que ça. Je suis presque sûr qu’elle ne sait même pas ce que cela veut dire. Il faut aussi dire que le japonais me manque. La langue que l’on parle ici n’est pas très agréable à l’ouïe. De plus, il est difficile de la maitriser et de l’employer quotidiennement. Mas étrangement, je me débrouille assez bien, heureusement pour moi d’ailleurs. Moi qui n’ai jamais était fort en langue, ni en rien d’ailleurs… mériterais-je mon nom de Zéro finalement ?

Nous voilà enfin arrivé au bonne étage, mais une question se pose à nous : quelle était la bonne porte ? Je m’avance simplement vers une des portes pour l’observer et à ce moment-là, je remarque que les noms sont inscrits sur les portes. Donc, je me dirige vers celle où se trouve Yuki, qui semble un peu troublée. Je me penche naturellement vers la porte pour lire les noms. Je ne peux m’empêcher de sourire largement en les découvrant, deux en particulier : le sien et celui de la belle. Ils partageraient donc ensemble une chambre, que demander de plus ?! Mais en y repensent, elle ne connaît toujours pas nom. Je vais donc gentiment le lui chuchoter au creux de l’oreille. Je dégage les quelques mèches se trouvant dans son cou pour aller me glisser jusqu’à son oreille.

-Quelle chance, le deuxième nom sur la feuille est le mien. Zéro Yoshi, mais appelle-moi simplement Zéro. T’es contente, on est dans la même chambre ? Moi ca me ravis. On va pouvoir s’amuser.

Un rire bête s’échappa de ma bouche, bien que mes paroles puissent être mal interprétées, il n’y avait rien de sexuel là-dedans. Je trouve juste cela amusant de la taquiner un peu et de voir jusqu’où va donc sa soit disant patience. Pour continuer mon jeu sadique et un peu pervers, je dépose un léger baiser dans son cou, tout en douceur. Avant de parlé franchement et à haute voix.

-Du bist eine schöne frau, Yuki. (Traduction : Tu es une belle femme, Yuki. J’me la pète avec mon allemand à deux balles ! ;D)

Mon accent n’est pas encore au point, mais il me semble que la phrase est correctement formulée. Et puis je me fiche de ma syntaxe d’allemand, tout ce qui m’intéresse, c’est la réaction de ma très cher Yuki. Va-t-elle encore une fois réagir avec politesse, comme elle a su le faire jusqu’à maintenant ? Ou craquera-t-elle sous mes provocations enfantines ? J’espère ne pas être déçu pas toi, belle brune. Bizarrement, j’aime qu’on me résiste, qu’on ne cède pas immédiatement. J’y prends un plaisir fou.

Yuki se demandait tout de même quelle folie l’avait poussée à se montrer aussi aimable avec ce type. Il avait sous-entendu clairement qu’un jour ou l’autre il serait prêt à s’en prendre à elle… Enfin elle le savait très bien, le monde est une jungle, peuplée d’animaux féroces chaque recoin est dangereux. Cependant l’adolescent se plaisir à croire qu’en chacun il y avait du bon, réellement, aussi elle se refusait à l’idée d’être aussi catégorique et de se rentrer dans son jeu. Elle ne voulait pas être comme toutes ses idiotes qui paniquent et deviennent agressives sans chercher plus loin que le bout de leur nez. Voilà pourquoi elle avait gravit calmement les escaliers, sans trop se prendre la tête. Cependant, quand il lui répondit, de manière détournée d’ailleurs, alors qu’elle venait de lui demander son nom, il piqua sa curiosité au vif. Non seulement il feignait l’innocent, mais ça encore ce n’était pas bien important, mais en plus il venait d’utiliser un suffixe japonais. Elle faillit le reprendre pour lui faire comprendre que tant de familiarités étaient osé mais préféra garder cela pour plus tard. Ce n’était pas vraiment dérangeant pour elle, c’était juste que cela l’intriguait, elle aurait tout le temps de lui poser des questions sur le sujet après. Les deux jeunes gens étaient donc postés devant la porte de leur future chambre. La française essayait donc de réaliser que c’était sans doute le nom de son camarade qui se trouvait à côté du sien. Les deux autres étaient japonais et l’un devait sans doute lui appartenir, elle n’en doutait plus vraiment. Cependant, comme pour lui apporter confirmation le jeune homme dégagea ses mèches de cheveux et alla prendre la parole au creux de son oreille. Il était vraiment sans gêne celui-là… Elle l’écouta cependant sans rien dire et apprit ainsi son prénom. Elle poussa un long soupir, aisément audible quand il déclara qu’ils allaient bien s’amuser. Elle espérait qu’il n’y avait pas de sous-entendus là-dessus sinon elle allait devoir le remettre à sa place. Yuki s’apprêtait donc à prendre la parole quand Zéro déposa un baiser dans son cou et qu’il reprit la parole. Elle ouvrit alors la porte et parla, un petit sourire aux lèvres.

« Ah bon ? Si tu le dis. Bon j’te préviens Zéro-kun, je prends le lit à côté du mur là bas, donc pas touche, et si t’es pas d’accord… Tant pis ! »

Yuki lui adressa alors un sourire espiègle et lui tira la langue. Elle alla ensuite poser son sac normal sur son lit, elle prit le gros et le déposa devant son armoire. Elle avait un peu la flemme de ranger ses affaires pour le moment mais plus vite ce serait fait, mieux ce serait. Aussi elle ouvrit son sac pour commencer à mettre ses vêtements dans le placard qui lui était réservé. L’adolescente faisait ça tranquillement, comme si son camarade s’était comporté de la manière la plus naturelle possible depuis leur rencontre. Soudain, d’un air décontracté, elle reprit la parole, l’air décontracté, sans tourner le regard vers lui, entamant la discussion avec calme, encore et toujours.

« Anata wa nihon jin desu, ne ? » [Traduction : Tu es japonais non ? Ouais, je connais quelques trucs en jap’… Par contre en allemand euh… x] ]

Yuki ne parlait pas couramment la langue de sa mère mais elle avait commencé à l’étudier au lycée et connaissait désormais quelques clés qu’elle savait prononcer correctement. Aussi elle avait parlé d’un air détaché, comme si c’était tout naturel pour elle de parler japonais. Elle eut alors finit de ranger ses affaires, une bonne chose de faite. Elle balança son sac sous son lit et alla se jeter sur ce dernier. Elle enleva d’abord son casque, son Ipod, ses bottes et se laissa tomber sur le dos sur les draps. Il était fait, pas très confortable, les draps étaient ni doux ni agréables mais le voyage l’avait fatiguée et un peu de repos lui ferait le plus grand bien. Elle espérait juste que Zéro n’allait pas en profiter pour refaire ses attaques de serial loveur et essayer de la mettre dans son lit comme si elle était la première prostituée venue. Au final elle le trouvait plutôt amusant. Il semblait imbu de lui-même, dragueur à souhait et peu respectueux mais il pouvait l’amuser et peut être que si elle arrivait à lui faire comprendre clairement les choses, il pourrait se comporter de manière courtoise avec elle. Enfin, elle verrait bien de toute façon, rien ne servait de faire des plans sur la comète, au risque d’être déçue, autant vivre l’instant présent. Yuki passe alors ses mains derrière sa tête, ayant aussi envoyé valser son manteau d’ailleurs, elle prit une grande inspiration et expira bruyamment. Bon et pas voilà, ça c’était fait.

« Ah au fait Zéro, je n’ai rien contre l’amusement, je suis moi-même considérée comme une vraie perverse. Seulement je n’aime pas pour autant être un joujou. Alors jouons certes, mais je ne serais pas le pion, juste le joueur adverse… »

Yuki avait toujours les yeux clos et un mince sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle roula sur le côté, face au mur et dos au jeune homme. Un peu d’action lui ferait sans doute oublier tout ce qui venait d’arriver si vite.

Une fois de plus, elle me file entre les doigts avec son petit sourire coller à ses lèvres, son air gentil et son calme impénétrable. Elle n’est vraiment pas croyable ! Je crois bien que de toutes mes proies, c’est celle qui me donne le plus de fil à retordre. Et puis en y repensant encore, j’ai plus trop la tête à ça. J’ai plus envie d’aller me jeter dans mon nouveau lit pour aller me reposer un bon coup. Après un si long voyage et les quelques bastons que j’ai déclenchées j’y ai bien droit. Aussitôt dit, aussitôt fait, je me jette carrément sur le lit d’à côté de celui de Yuki. D’ailleurs je ne comprends pas bien pourquoi elle veut absolument celui qui se trouve vers le mur, quel est l’intérêt ? Enfin, au final je m’en fou pas mal, je le lui laisse si ca peut lui faire plaisir.

-Prend-le ton foutu lit, ca m’est bien égal.

Mes paroles étaient presque utilisées avec un ton agressif et lassé. Je suis une personne très lunatique, alors il ne faut pas se fier à mes humeurs du moment. Mais son bref sourire espiègle suivit de son tirage de langue me fit intérieurement sourire. Malgré ma lassitude à ne pas pouvoir la faire craquer sous la pression, je la trouve tout de même sympathique et amicale et j’ai même envie de la connaître mieux. Etrange venait de moi, n’est-ce pas. Mais les gens change au file des années et de leurs expériences, serait-ce mon cas ? Je n’en suis pas sûr, mais du changement dans ma vie ne peut pas me faire de mal.

Soudain, une chose semble m’échapper, mais laquelle ? Je regarde attentivement la jeune Yuki ranger ses affaires dans son placard sans rien ajouté. Et d’un coup, je me souviens avoir délaissé, encore une fois, ma valise à l’entrée de la chambre. Je me lève donc avec mes dernières forces pour aller la chercher et la tirer jusqu’à mon pieu. Mon regarde émeraude se tourne de nouveau vers ma nouvelle colocataire pour l’observer. J’ai la flemme de ranger mes vêtements dans leur armoire maintenant, mais je sais que si je ne le fait pas maintenant, je ne le ferais probablement jamais. Embêtant comme problème, mais pas assez pour me faire bouger mes grosses fesses, pas si grosses que ça, vers le placard et ranger mes affaires. Tant pis, ca attendra encore un peu. Sans attendre plus, je m’élance pour la seconde fois sur mon lit qui n’est pas des plus confortables, mais qui fera l’affaire.

Pour la énième fois, je tourne ma tête dans la direction de Yuki pour l’épier en quelque sort. Elle est si gracieuse et douce, loin de mes manières de gros rustres. Je continue de l’observer sans commentaire, jusqu’au moment où elle se retourne face à moi d’un air serein. Que va-t-elle encore bien pouvoir me dire ? Je m’attends carrément au pire venant de sa part. M’enfin, je vais le savoir dans moins de deux secondes.

« Anata wa nihon jin desu, ne ? »

-Heiiiiinnn ?!!!

Ce fut le seul mot –son ?- que je pus prononcer sur le moment. Elle venait de me parler en japonais, à l’instant. Même si ce n’était pas une phrase ultra compliqué, j’en suis encore tout étonné. Le japonais n’est pas une langue facile, du moins autant dur que l’allemand on va dire, et cela me fait plaisir de l’entendre parler mon langage maternel. Maintenant que je suis remis de mon émotion du moment, je peux enfin lui répondre, un grand sourire sur mes lèvres.

-Oui, japonais pur race ! Je suis étonné que tu parles ma langue et très heureux aussi. Au fait, je me pose une question ; d’où tu viens ? Il ne me semble pas que tu sois japonaise, je me trompe ? (faisons comme si tout ces belles paroles avaient été disent en jap’ ! Ben oui, moi et le japonais O.o’’ )

Mes pupilles suivaient toujours le moindre de ses mouvements lorsque je faisais mon petit show en japonais, mais quand celui-ci prit fin, je senti mes paupières se fermer lourdement sous le sommeil. Je la quitte donc un court instant des yeux. Un bref moment qui lui suffit pour se retrouvé couché dans son lit à enlever tout son attirail. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu’elle envoya son manteau au sol sans aucune pitié, quel caractère ! De plus, ses nouveaux arguments nourrissaient encore plus mon fin sourire.

-Une vraie perverse hein… ? Intéressant tout ça ! Mais tu sais, je ne te considère par comme un joujou, mais bien comme une partenaire de jeu. Alors tu veux jouer ? Ici et maintenant ? Je te laisse choisir, je suis prêt à tout moment. Fait moi signe quand ca t’intéresse.

A présent, elle me tourne le dos et je ne sais pas trop ce qu’elle veut. C’est pour cela que je lui ai dit de me faire signe, comme ça je ne risque pas de me trompé et de me ramasser un immense râteau. En attendant sa réponse, je m’empare de la fermeture éclaire de ma valise avec deux de mes doigts et l’ouvre rapidement pour aller fouiller dans celle-ci. Après ce long voyage, je ne dis pas non à un nouveau t-shirt et jeans tout propre. J’irais me doucher plus tard et peut être, on peut toujours rêver, en bonne compagnie.

Quelques minutes après l’ouverture de ma valise, je ressors enfin ma main qui tient fermement un bout de tissu de noir marqué d’une tête de mort que je m’empresse de poser sans grand soin sur mon lit. Puis je replonge ma main dans mon tas de vêtement pour trouver mon jeans propre qui finira au même endroit que mon t-shirt noir : sur le lit. Dès que mes deux vêtements furent sur mon vieux matelas pourri, je commence à enlevé mon pull que je porte actuellement pour le laisser tomber par terre, puis c’est le tour de mon t-shirt. Une fois é torse nu, je tourne légèrement mon visage vers Yuki pour la regarder un instant, puis lui balancer quelques mots sans réfléchir.

-Dis-tu penses quoi de ce pensionnat en face ?

Je ne sais pas trop pourquoi je lui demande ça, d’ailleurs, je ne sais même pas pourquoi je continue de m’intéresser à cette fille si buté. Un de mes mains se glissa sur mon épaule droite pour aller caresser ma cicatrice, celle-ci me faisait encore un peu souffrir lorsque je m’aventurais dessus avec mes doigts, ou ceux d’autrui. Ma tête se relâche automatique en arrière et un soupire sort de ma bouche. Yuki disparaît de mon esprit et de mes pensées pour quelques instants.

Yuki avait laissé échapper un léger rire à la réaction de Zéro. Apparemment il ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle lui parle en japonais. Il faut dire qu’en Allemagne, le japonais n’était pas forcément une langue que l’on entendait très souvent et dans l’Europe en générale aussi. Les langues asiatiques commençaient certes à faire leur trou sur le continent mais pas tant que ça. Enfin, cette surprise l’amusait vraiment et son rire résonna quelques temps dans leur chambre jusqu’à ce que son camarade reprenne la parole en japonais. Elle dû faire un petit effort de concentration pour bien comprendre ce qu’il disait mais elle y parvint plus facilement qu’elle ne le pensait. Il faut dire que son cerveau commençait à comprendre que durant tout son séjour ici il allait devoir faire pleins de contorsions pour traduire les propos de chaque personne à qui elle s’adressait. Ce petit exercice la troublait un peu, le français commençait déjà à lui manquer car au fond, cette langue représentait beaucoup pour elle, tout simplement parce qu’elle la voyait comme la langue de la poésie. Heureusement elle était vraiment fan des langues étrangères et sa curiosité lui permettait de positiver ce changement brutal et de se dire que ce ne serait que bénéfique. Elle reprit donc la parole en japonais, pour lui faire plaisir, elle se doutait qu’entendre sa langue maternelle lui faisait plaisir.

« Je suis française, je viens de Paris. Cependant mon père est Irlandais, d’où mon nom de famille et ma mère est à moitié japonaise… Mais elle ne m’a jamais appris la langue, j’ai pris des cours à l’école. Mais je ne maîtrise pas parfaitement le japonais… »

Suite à cela Yuki s’était donc mise face au mur. Les yeux clos, elle se reposait. La fatigue grandissait en elle et elle avait bien envie d’être tranquille un peu. Pourtant quelque part elle savait qu’elle n’arriverait pas à dormir tout de suite et que ne rien faire l’ennuierait rapidement. Elle était toujours comme ça, entre deux, prendre une décision n’était pas toujours son fort. Enfin elle envisageait pour l’instant de se poser quelques minutes puis de partir explorer les alentours ou lire un peu ou peut être travailler un brin pour être sûre de ne pas être larguée en allemand. Décidément la flemme semblait être son amie aujourd’hui car aucune de ses activités, surtout la dernière, ne lui faisait vraiment envie. Elle fut cependant tirée de sa réflexion par la réponse de son camarade. Apparemment il semblait intéressé par ce qu’elle venait de dire mais aussi un peu déstabilisé, ce qui arracha un sourire à l’adolescente. Elle était plutôt fière d’elle. Zéro n’osait pas relancer les hostilités comme il l’avait fait auparavant, comme si cette résistance ne lui était pas si commune que cela. Yuki se posait quelques questions sur la relation qu’elle allait entretenir avec lui avec un départ pareil. Peut être il y aurait-il des tensions, peut être agirait-elle de manières qu’elle pourrait regretter mais pour l’instant, ce n’était pas le sujet. Jouer ? Se laisser aller ? Pourquoi pas… Au moins ainsi tout est simple, elle définirait les règles avec lui…

Yuki était donc perdue dans ses pensées. Se mêlaient aussi les souvenirs de son pays natal, des interrogations sur le nombre de mois pendant lesquels elle allait réussir à tenir tout secret à ses parents etc. Toutes ces choses ne faisaient que la fatiguer d’avantage et lui donner envie d’hiberner un temps. Elle fut cependant tirée de ses pensées par Zéro qui venait de reprendre la parole. Elle se tourna alors et vit qu’il était torse nu. Cela ne lui fit rien, il était apparemment en train de se changer. Elle remarqua sa cicatrice mais ne dit rien, une question serait mal venue selon elle. L’adolescente se leva donc et alla à la fenêtre. D’ici on voyait en effet l’autre établissement. Elle s’assit alors sur le rebord de la fenêtre et poussa un léger soupir.

« Je trouve ça dégueulasse de l’avoir foutu juste à côté… Comme s’ils voulaient nous montrer qu’ils avaient de la thune et qu’on était dans une situation financière de merde. Mais en même temps il m’est bien utile donc bon. »

Yuki se demanda alors si elle avait bien fait de dire ça. Il risquait de lui poser des questions car sa phrase était en effet ambiguë pour quelqu’un d’extérieur. Bah… Elle verrait bien de toute façon. La jeune fille s’étira alors comme pour sortir de son état de comateuse. Il fallait vraiment qu’elle se réveille parce qu’à ce rythme là elle allait vraiment finir à l’état de loque et de proie facile. Surtout que comme l’avait souligné Zéro, l’endroit ne devait pas être très sûr. Vu la réputation qu’avait le lycée, certaines personnes peu recommandables devaient y régner. Elle posa alors de nouveau son regard sur son camarade. Pouvait-elle lui faire confiance ? Il lui faudrait des alliés ici pour affronter tout ce qui pouvait se présenter à elle et mettre ses camarades de chambre dans ce camp serait vraiment une bonne idée… Surtout pour sa sécurité dans la nuit. Mais si elle lui posait la question, elle ferait preuve de faiblesse et pour le moment c’était hors de question face à lui. Elle décida cependant d’aborder le sujet de manière détourné.

« Je suppose que t’as lu comme moi la réputation de cet établissement. Même si y’a les bourgeois à côté, nous on est pas vraiment en sûreté. Va falloir surveiller nos arrière je crois bien… »

Yuki poussa un léger soupir. Ses sourcils étaient légèrement froncés, elle semblait bien plus sérieuse désormais. Elle n’aimait pas se prendre la tête et n’en avait pas envie mais indéniablement beaucoup de choses la tracassaient. Ce lieu ne lui inspirait vraiment pas confiance, elle ne pensait pas qu’il serait à ce point angoissant. Certes elle n’avait pas de bonnes impressions avant de venir mais maintenant qu’elle y était c’était pire. Surtout qu’elle se connaissait et savait que ses crises de peur pouvaient revenir, que la panique pouvait s’emparer d’elle une nuit et qu’elle pourrait se mettre dans une situation de merde si elle était vraiment seule face à tout ça. Trop de choses à penser…

« Je crois que notre petit jeu sera notre seul salut ici… »

[Juste pour te prévenir que j’ai un peu changer de style d’écriture. Rien d’important, juste le temps, mais c’est toujours en « Je » ^^ à toi de voir. =)]

Paris ? Mes yeux se plissèrent un peu tandis que mon éternel sourire réapparu sur mes lèvres. Cette ville était toute bonnement magnifique et je pouvais l’affirmer, même si je n’y étais jamais allé, de part les nombreuses brochures que j’avais lu là-dessus. Mais ce que je trouvai encore plus beau, c’était de loin leur langue : le français. Un sublime dialecte, fin et gracieux, tout comme la jeune femme pensai-je. Et peut être que celle-ci aurait la gentillesse de m’apprendre à dire quelque mot ou phrase dans cette langue. Mais pour le moment, je préfinirai oublier un instant nos origines pour me concentrer sur mon futur plan d’attaque qui visai à faire craquer Yuki sous la pression. Si j’avais décidé d’abandonner, ce n’était que momentané, je reviendrai à la charge tôt ou tard et je vous garantis que je l’aurais à l’usure. Et puis, pour l’instant, je préférai me reposer un peu et cela semblait aussi être le cas de ma colocataire.

C’est après cela que je me mis à farfouiller dans ma valise pour trouver mes habits de rechange. Je ne sue pas trop quoi dire ou faire, alors la seul idée qui apparu dans ma tête fut ce pensionnat pourrit –pas si pourrit que ça- d’en face. Je n’étais pas particulièrement jaloux d’eux, mais je ne supportais pas les petits gosses de riches. Ces sales mômes pourri gâtés jusqu’à la moelle osseuse n’avaient jamais rien vécu de vrai, ils m’insupportaient au plus au point. Et apparemment, Yuki n’aimait pas plus que moi ce bâtiment de riche. Une bonne chose, en même temps, vu notre statu dans la société, c’était un peu normal, du moins c’était ce qui me paraissait juste. Je m’approchai lentement de la fenêtre pour poser une de mes mains sur son épaule droit, comme pour lui monter un brin de soutient, même si ce n’était pas vraiment sincère de ma part. Mon regard passa brièvement sur l’école d’’en face et un court soupire s’échappa de ma bouche, je ne pus le contrôler et de tout manière, je n’avais pas envie de le retenir. Mais une chose avait percuté mon esprit lorsqu’elle eut finit de répondre. En quoi cette école de bourge pouvait bien lui être utile ? Une multitude de chose traversèrent mon esprit en moi d’une minute. Que voulait-elle dire par là ? Le meilleur moyen de le savoir était encore de lui demander franchement.

-Cela t’est utile ? Et en quoi ? Réponds-moi honnêtement, je n’aime pas le mensonge. Je ne vais pas te juger, ou peut être bien que si… on verra. Mais répond. Je te fais la peau sinon, ta compris ?

Mon sourire s’élargit lorsque j’eus fini de parler. Un peu de provocation de temps à autre ne pouvait pas nous faire ne mal. Et puis j’avais envie de savoir ce qu’elle avait voulu dire par « m’est bien utile. » Ma main qui était précédemment posé sur son épaule alla titiller mes autres cicatrices sur mon torse, ventre et dos. Leur nombre m’impressionnait chaque fois plus, faudrait penser à arrête la baston un jour ou l’autre, sinon je finirais avec un corps recouvert de cicatrices, plus aucune parcelle de peau pure et ce n’était pas mon but. J’attardai mes doigts sur mon implant au bas du ventre, tout en observant la jeune femme en face de moi. Ses dires me surpris, certes cet établissement n’avait pas la meilleure réputation, mais n’avait-elle pas clairement déclarée plutôt être capable de se défendre toute seul. Intéressant tout ça, surtout pour moi !

-Dois-je prendre ceci comme un signe de faiblesse ? Fait gaffe poulette, faut pas me montrer quand t’a peur, cela pourrait se retourner contre toi. Je ne suis pas quelqu’un de gentil et puis, je ne crains pas le danger ! Au contraire j’adore ça ! Mais… on peut surement trouver un arrangement. T’aime jouer, moi aussi…

Je fis un pas puis deux dans sa direction jusqu’à être à moins d’un centimètre d’elle. Je collai mon torse à son dos en passant mes mains dans sa nuque, pour enfin les poser sur ses deux épaules fines. J’allai avec douceur lui déposer un baiser sur la joue, ma respiration haletante. Cela faisait un petit moment déjà que je n’avais plus touché une fille ainsi, ces temps-ci je faisais plutôt dans le genre homosexuel, mais la tendresse d’une fille me manquait quelque peu. Une de mes mains descendit alors sur un de ses flancs, le caressant avec douceur et délicatesse. Bien que je sois à mon habitude un gros rustre, je pouvais faire preuve de finesse et même de tendresse. Son deux corps étaient maintenant collés l’un à l’autre, et je la maintenant fermement contre moi, en m’assurant de ne pas lui faire. Je n’ai jamais su pourquoi, mais je n’ai jamais aimé les rapports forcés, donc aucun viole dans mon actif, même si par moment je bluffais sur ce sujet.

-Si tu le désir, je peux te protéger. Comme ça t’es sûre de dormir en sécurité, et puis aussi, tu pourras te promener tranquillement dans les couloirs. C’est une proposition intéressante, hein ? Je ne te demande pas grand-chose en échange. Juste d’être une bonne partenaire de jeu… et peut être quelque petit service. En plus, je ne suis pas mauvais au pieu, loin de là ! Intéresser princesse ?

Mes mains enlacèrent son ventre alors que je posai tranquillement ma tête sur son épaule, attendant sa réponse. Je trouvai cette proposition plutôt sympathique, autant pour elle que pour moi. Je n’aurais qu’à faire un peu ma loi –comme à mon habitude- pour faire comprendre qu’on ne la touche pas et on s’éclaterait au pieu ensemble, que demander de plus, très franchement ! Je n’aurais pas réussit à la faire craquer avec ma manière habituelle, mais finalement, avec un peu d’inventivité, j’aurais quand même atteint mon objectif, que du bonheur pour mon arrivée.

Yuki venait de se foutre dans une situation de merde. C’était vraiment le cas de le dire. Elle venait d’éveiller la curiosité de Zéro en parlant un peu trop. Quelque part elle s’en fichait de révéler son secret à son camarade, elle n’en avait pas honte et de toute façon cela ne changerait absolument rien. Cependant elle n’avait qu’une seule crainte, qu’il ait la langue trop pendue et qu’il répète cela a quelqu’un qui pourrait contacter ses parents. Bien sûr cela l’étonnerait fortement, vu le lycée dans lequel ils se trouvaient il n’y avait pas vraiment de raison pour que quelqu’un face cela, ce n’était dans l’intérêt de personne. Mais on n’était jamais assez prudent et la jeune fille le savait très bien. Elle savait à quel point une parole lancée en l’air pouvait avoir de graves répercussions. Cependant cette fois elle n’avait plus trop le choix. Elle devait parler. Elle n’avait pas vraiment peur de son camarade mais n’avait pas envie de se prendre la tête avec une engueulade puérile parce qu’elle ne voulait pas parler. Et de toute façon l’adolescente était plutôt du genre franche alors quand on lui posait une question, elle répondait sauf si cela engageait le secret de quelqu’un d’autre. Dans ce cas là elle ne se permettait pas de le trahir. Mais là ce n’était pas le cas. Aussi la jeune fille laissa échapper un faible soupir et répondis sur un ton totalement détaché, comme si au final, cette situation la fatiguait déjà et que rien que d’en parler lui prenait la tête.

« Mes parents sont persuadés que je suis inscrite dans l’établissement d’en face. Ils n’auraient jamais accepté de m’envoyer dans un endroit pareil mais je sais très bien que c’est la seule solution pour que mon frère continue ses études et qu’eux vivent tranquilles. Alors j’ai trafiqué les documents. C’tout. »

Yuki reporta ensuite son attention sur l’extérieur, oubliant un peu son camarade. Elle regardait alternativement le beau bâtiment et le ciel d’un bleu envoûtant. Elle n’avait qu’une envie, s’envoler. Quand elle se perdait dans ses réflexions c’était toujours la même chose, ses humeurs changeantes revenaient au galop et l’envie d’évasion était violente. Elle rêvait de partir avec son sac à dos, de découvrir le monde, quitte à vivre pauvrement, au moins vivre librement. La jeune fille savait que l’univers n’était pas tout rose mais elle était prête à s’y confronter quelque part, du moment qu’on la laissait vivre ses passions. Et à cet instant présent elle voulait se tirer d’ici, se tirer loin, juste pour vivre autre chose. Pourtant la voix de Zéro la tira de ses réflexions et la ramena sur terre. Il avait prit sa remarque sur leur établissement comme un signe de faiblesse ? Au final peut être que s’en était un mais pas au sens où il le croyait. Non elle n’avait pas si peur que ça et elle savait se défendre seule. La seule chose qui pouvait réellement l’effrayée était l’isolement. Se retrouver entièrement seule. Mais ça il ne le saurait pas de sitôt et jusqu’à cet instant, il serait incapable d’interpréter correctement ses paroles. La jeune fille sentit alors son compagnon se rapprocher d’elle. Elle sentit ses mains dans sa nuque, sur ses épaules, ce baiser sur sa joue puis ses doigts sur ses flancs. Elle ferma les yeux sans rien dire. Ne réagissant pas vraiment. Elle ne fit rien pour l’arrêter mais aucun geste non plus pour l’encourager. Il reprit ensuite la parole, lui proposant un marché qui la fit sourire. Il ne perdait jamais le nord décidément celui là. Il le laissa glisser ses mains autour de son ventre et poser sa tête sur son épaule sans plus réagir puis elle prit enfin la parole.

« Je n’ai pas peur, je constate. C’est une notion bien différente. Je sais en effet me défendre toute seule, de plus j’ai un avantage, les gens me croient inoffensive vu ma petite taille mais en général je sais les surprendre alors là-dessus je ne m’en fais pas vraiment. »

Yuki tourna alors légèrement la tête juste pour apercevoir Zéro et lui lancer un petit sourire provocateur. Elle l’avait prévenu, elle serait la joueuse adverse et elle ne plierait pas face au premier stratagème. Elle voulait faire durer ce petit jeu pour voir s’il était aussi solide qu’il le prétendait ou si, à force de détermination et de résistance elle allait réussir à le faire craquer. Elle avait en effet bien envie d’inverser les rôles, de le prendre à son propre jeu mais ce ne serait sans doute pas une affaire facile. La lutte acharnée était désormais lancée. Et comme pour engager clairement les hostilités la jeune fille posa ses mains sur celle de Zéro, le maintenant donc contre elle sans la moindre gêne.

« C’est trop simple comme proposition. Tous les avantages sont pour toi. Tu prétends être bon au pieu mais j’en ai aucune preuve donc si c’est juste un élan de vanité masculine je me retrouverais dans l’obligation de coucher avec un type pas doué à plusieurs reprises… C’est pas vraiment fun ça tu vois. En plus je sais me défendre et je n’aime pas être traitée comme une princesse, je suis loin d’en être une. »

Yuki sourit de plus belle. Elle se retourna alors de façon à être face à Zéro. Elle plaça ses mains autour de son cou, un petit air moqueur sur le visage. Elle glissa une main sur sa joue, le regardant toujours droit dans les yeux. Elle était lancée dans la provocation et ne comptait pas s’arrêter de si tôt. Il fallait qu’elle tire un maximum de profit de l’arrangement qui pourrait avoir lieu entre eux. Il ne fallait pas que le jeune homme définisse les règles, ils devaient se partager les avantages. C’était leur jeu et non celui de Zéro, elle allait le lui faire comprendre qu’il le veuille ou non. L’adolescente approcha alors dangereusement son visage de celui de son colocataire. Elle arrêta cependant ses lèvres à quelques centimètres des siennes, souriant toujours.

« Je suis plutôt du genre jeune fille pas sage et rebelle tu vois… Et j’ai un esprit de contradiction plutôt poussé. Je ne donne jamais ce que l’on veut de moi si je n’y avais pas pensé avant. Propose moi un autre marché mon vieux. Ou tu n’auras rien… »

Un petit soupire se fit entendre dans la pièce, il provenait de la jeune femme en face de moi. J’eus l’impression que ma question la dérangeait quelque peu et que d’y répondre était une vraie corvée, mais ma curiosité allait bientôt aller être satisfaite, alors à quoi bon pensez aux autres ? J’écoutai donc attentivement sa réponse en fronçant automatiquement les sourcils. Elle aurait dû se trouver scolarisé dans l’établissement d’en face au lieu de celui-ci ? Je n’étais pas certain que tout cela me plaise, mais que pouvais-je bien faire ? Comme je l’avais dis plutôt, j’étais fatigué et je n’avais pas envie de me prendre la tête avec ce genre de chose. Alors, pour une fois, je décidai de laisser tombes l’affaire, même si tout cette histoire aurait put me donner l’avantage, tant pis. Bizarrement, je n’avais plus envie de me battre avec ma colocataire, du moins pas sur des points insignifiants. Je préférai ne rien répondre pour ne pas risquer d’enflammer les choses, comme je savais si bien le faire.

C’est suite à cette petite réflexion que j’étais allé me coller contre la jeune Yuki. Mettant en route la machine infernale de trouvaille d’un deal. Mon petit jeu pervers avait reprit le dessus, mais il n’y avait rien de méchant caché là-dessous. Je prenais un réel plaisir à la taquiner et à jouer avec ses limites, les repousser de plus en plus. Même si ses nerfs étaient vraiment incroyablement solides, je me devais de retirer mon chapeau devant tant de self-control. Je continuai mes caresses et gestes doux sans qu’elle ne m’arrête, mais je ne la senti pas plus emballé que ça. Qu’avait-elle encore en tête ? Venant de sa part, je m’attendais à tout, enfin presque. Elle n’arrêtait pas de m’étonner depuis le débit, et cela me plaisais, je n’allais tout de même pas le nier. Ses paroles cassèrent le silence présent et ma seule réaction fut de l’écouter pour voir ce qu’elle avait à me dire sur mon petit sous-entendu final. Et encore une fois, elle cassa mes arguments mesquins avec finesse, comme elle y arrivait si bien. En moins de deux minutes chrono, je n’avais plus aucune bonne raison de mon côté. Elle n’était pas une fille faible et naïve, loin de là, elle était bel et bien forte comme un roc et rusé comme un renard, presque autant que moi. Je réfléchis un instant à tout cela, histoire de savoir ce que j’allais lui répondre, mais rien ne me vient à l’esprit. Je n’arrivai pas à trouvé quoique ce soit à répondre. Alors, le silence me paru être la meilleure solution, mais j’eus l’impression de montrer un signe de faiblesse et c’est une des choses que je supportais le moins venant de moi. Cette fille me fit serrer les dents l’une contre l’autre, leur frottement étaient désagréable et presque un peu douloureux, mais c’étais le seul moyen que j’avais trouvé pour oublier mon goût amère rester sur ma langue après ma défaite.

J’aperçu le profil de son visage lorsqu’elle le tourna légèrement dans ma direction et un large sourire provoquant. Je la laissai totalement faire, sas broncher, l’écoutant simplement. Elle semblait alors sûre d’elle. Je senti qu’elle ne lâcherait pas le morceau et que la pression se relâcherait entre nous deux que lorsque que ses objectifs auront été complètement satisfaits. Allions-nous vraiment réussir à nous entendre et à cesser toutes ses provocations si futiles ? J’en doutai… malheureusement pour nous j’aurais presque envie de dire. Deux de mes doigts effleuraient calmement sa joue tandis que mes paupières se fermèrent.

-Caractérielle en plus… je vois que mon arrangement ne te plais pas, je vais donc en trouver un autre, disons plus équitable.

Je la vis ensuite se retourner face à moi et m’observer. Son grand sourire m’exaspérait, cette situation l’amusait et elle rentrait dans un jeu dangereux, encore plus dangereux que celui avec lequel je m’amusais plus tôt. Elle avait décidément le don pour faire exactement le contraire de mes pensées et même de mes gestes. Elle voulait jouer à ça avec moi ? Et bien elle allait être servit et pas qu’un peu. Quand on me cherche, on me trouve ! D’un mouvement rapide et imprévisible je la plaquai à un des murs de la chambre, sans lui faire trop, mais juste pour la surprendre. Nos lèvres toujours si proches l’une de l’autre se frôlèrent et j’eus à ce moment un long frisson intense. Je finis pas lui voler un chaste baiser.

-Très bien… tu veux des preuves que je suis doué au lit ? Je te propose un essai avec moi, t’aime on trouve un arrangement et si t’aime pas, on arrête là. C’est ok pour toi ? Je pense que c’est déjà un bon début, non ? Et puis, je pourrais de cette manière voir qu’est-ce que tu vaux au lit. C’est équitable et comme ça on peut prendre le temps de trouver notre terrain d’entente et de l’appliquer.

Se fut à mon tour d’afficher un large sourire victorieux. J’avais l’impression d’avoir trouvé un bon arrangement pour le moment. Quoi de mieux que de pouvoir tester la marchandise –façon de parler- avant l’achat ? Mes mains baladeuses allèrent se faufiler sous son vêtement du haut pour s’amuser avec le nombril de la jeune femme. Je ne su pas trop pourquoi, mais une chaleur incontrôlable et inconnue commença à s’emparer de mon corps tout entier. Je me sentais bien et peut être un brin excité par la situation –par elle ?!-. Mon torse nu se frotta contre le doux tissu de son haut et ma peau se transforma en petites montagnes de frissons. Ma respiration était devenue haletante et je savais qu’à cet instant précis j’étais devenu un homme faible et vulnérable. Ce genre de situation m’avait toujours affaiblie et j’éprouvais une folle difficulté à me contrôlé. Mes deux mains d’homme étaient à présent accrochées aux hanches de la demoiselle. Nos bouches se frôlèrent encore une fois dans un long soupire de ma part. Je fermai tranquillement les yeux alors que je me collai plus à elle. Rien ne pouvait plus m’arrêter dans ma lancée. Toute cette provocation m’avais rendu dingue et maintenant je relâchai tout mes émotions.

-Ne me laisse pas en plan maintenant… ma gorge se sera alors pour prononcer « ces » mots qui m’étaient d’habitude impossible. S’il te plaît…

J’ouvris alors doucement mes yeux pour la regarder attentivement. Je venais tout juste de montrer un de mes gros points faibles, mauvais tout ça… après tout, je n’étais qu’un homme. Que pouvais-je face à toutes ces tentations ? La frustration d’un refus me mettrai surement dans une colère folle. Et pour le moment, je me sentais plus que bien. Je n’avais vraiment pas envie de m’énerver.

Yuki sentait qu’elle tenait le point bout, que son stratagème allait sans doute fonctionner. Et elle avait raison. A peine eut-elle finit de le provoquer totalement qu’elle se retrouva plaquée contre le mur. Elle fut d’abord surprise d’une telle soudaineté. Pendant quelques secondes même elle se demanda s’il ne risquait pas de devenir violent, alors que leurs lèvres venaient tout juste de se frôler. Pourtant, quand elle sentit le chaste baiser qu’il déposa sur ses lèvres elle comprit que cela ne semblait pas vraiment dans ses intentions. Peut être trouvait-il cela trop peu honorable que de gagner par la force. Dans tous les cas cela l’arrangeait. Elle ne voulait pas qu’il en abuse, elle ne voulait pas se retrouver dans une situation à tel point délicate que ce serait soit lui soit elle qui s’en sortirait sans dommage et non les deux. Heureusement la situation vira dans une meilleure voie. Zéro finit par lui proposer un nouveau marché. Il y aurait un test. Si elle le trouvait assez bon, elle pourrait reconsidérer sa proposition, sinon elle pourrait mettre clairement fin aux négociations. Il faut l’avouer, la jeune fille fut légèrement troublée par cette phrase. Cette fois tout était allé vraiment vite. La main de son colocataire sous son haut lui fit comprendre qu’il ne plaisantait pas. Elle se posa alors mille questions à la minute. Comment devait-elle réagir ? Elle ne pouvait pas nier qu’au fond, elle avait bien envie de coucher avec lui. On a beau dire, le manque existe aussi chez les filles et elle le ressentait depuis un moment déjà. Cependant elle se demandait si ce n’était pas trop hâtif et si elle n‘était pas en train de faire une belle connerie. Alors que les mains de Zéro se trouvaient sur ses hanches, tout s’accéléra et pour la première fois, son cœur battit réellement plus vite. Elle hésitait encore alors que leurs lèvres se frôlèrent encore et qu’elle entendit son soupir. Cela fit tique dans son esprit. Il semblait avoir du mal à se contrôler, il semblait plutôt excité par la situation ce qui la laissa surprise. Elle pensait qu’il maîtrisait vraiment tout et pourtant, cette fois, il semblait submergé par quelque chose de plus fort que son côté joueur. Les pensées de Yuki ne furent que confirmées par sa prise de parole. Elle le regarda alors droit dans les yeux et caressa doucement sa joue. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Un sourire doux et sincère, il n’avait rien de moqueur, de mesquin cette fois. Non, loin de là.

« Tu devrais faire attention… Tu fais le dur mais tu te laisses vite dépassé. Un jour une fille solide et bien plus sadique que moi risquerait de te faire très mal… »

Yuki approcha alors doucement son visage du sien et posa ses lèvres sur les siennes. Elle ne se contenta cependant pas de ce simple contact, elle l’embrassa réellement. Délicatement, elle joua avec ses lèvres, les yeux clos elle entama un doux baiser, loin de leurs provocations précédentes qui sous-entendaient des gestes plus osés et surtout, bien moins délicat. Pourtant l’adolescente n’avait nullement l’intention de tomber dans quelque chose de presque violent, voire de sauvage. Elle acceptait mais elle voulait tout de même de la douceur. Elle continua donc de l’embrasser jusqu’à ce que le souffle lui manque. Elle sépara alors leurs lèvres et plongea de nouveau son regard dans le sien. Elle souriait toujours et son visage exprimait quelque chose de plus serein que précédemment.

« Je pense que tu as compris ma réponse… »

Yuki le poussa alors lentement, le forçant à reculer jusqu’à ce que les jambes de Zéro entre en contact avec son lit. A ce moment là elle exerça une simple pression sur son torse pour le faire s’asseoir. Sans un mot de plus et toujours en finesse elle se plaça juste devant lui. Ainsi elle le dominait par la taille. Elle alla de nouveau l’embrasser mais plus fougueusement cette fois. Sa langue se fit plus aventureuse et elle partit à la recherche de sa jumelle. Pendant ce temps, ses mains glissaient lentement sur le torse déjà dégage de son camarade. La jeune fille n’était pas experte dans la matière, elle n’avait qu’une seule expérience mais savait que dans ces moments là, contrairement à ce qu’elle pensait avant de perdre sa virginité, tout se faisait vraiment naturellement. Elle ne se posait plus de questions et les gestes se suivaient, sans accrocs, comme si tout cela elle le savait depuis sa naissance. L’étudiante le priva cependant de ses lèvres pour le pousser de nouveau et le forcer à s’allonger. Cette fois elle se plaça juste au dessus de lui, se maintenant d’une main de chaque côté de son visage, son sourire ne s’effaçait toujours pas.

La jeune fille le regardait droit dans les yeux jusqu’à ce qu’elle aille nicher ses lèvres dans son cou. Au début, elle se contentait de les faire glisser sur sa peau, de la frôler, un simple contact qui visait à attiser un peu plus son désir, elle voulait voir comment il réagirait s’il finissait par être totalement submergé. Peut-être qu’alors elle verrait une autre facette de lui… ? En tout cas Yuki ne lui laissait pas le temps de reprendre ses esprits. Ses baisers dans son cou se firent plus assurés et bientôt ses lèvres descendirent même un peu plus.

Je regardai se dessiner son sourire de pure sincérité, il était doux et tendre. J’eus alors envie de lui sauter dessus dans l’immédiat, mais je me retenu. Je compris donc qu’elle ne se moquerait pas de moi et qu’elle ne me laisserait pas non plus en plan juste au moment où je me sentais tellement excité et désireux de plus. J’attrapai alors un sourire identique au sien, du moins pour ce qu’il exprimait. Je laissai sa main caresser chaque parcelle de la peau de ma joue alors que mes yeux restaient fixés sur les siens. J’écoutai attentivement ce qu’elle avait à me dire. A la fin de ses paroles, je ne pus me retenir de pouffer doucement de rire. La fille qui risquerait de pouvoir me faire très mal, comme elle le disait si bien, n’étais pas encore né ! Bien que je devienne un homme faible lors de ce genre de relation, je gardais tout de même le nord en vu. Je n’aimais pas perdre le contrôle, alors je m’arrangeais toujours pour garder une petite part de sérieux en moi et à cet instant, cette part enfouis en moi-même ressorti. Je continuai de la regarder en souriant, n’ajoutant rien pour le moment. Mais après un petit instant de silence, je décidai de répondre à son petit conseil qui m’avait bien fait rire intérieurement.

-Ne t’en fais pas pour moi. Je maitrise toujours tous, même maintenant. Je ne le montre pas, c’est tout, mais c’est gentil de t’inquiéter pour moi.

Je fus surpris de sentir ses lèvres contre les miens et sans trop comprendre comment, un doux baiser débuta entre nous deux. Nos corps se frottant l’un à l’autre. Le goût sucré de ses lèvre me faisait perde la tête, tout était si mielleux. Je me surpris à en redemander avec envie. Je devais bien avouer qu’elle embrassait sublimement, je n’avais pas de quoi me plaindre. Dès que notre embrassade fut coupée par l’instinct de respirer, je fus quelque peu frustrer et je restai sur ma fin, mais je ne dû pas attendre bien longtemps pour que notre petit jeu reprenne, bien heureusement. D’ailleurs, ses dernières paroles me firent attraper un grand sourire carnassier, comme j’avais l’habitude de faire. On allait pouvoir s’amuser sans regret, bien que, comme elle l’avait dit avant, je l’avais déjà compris. Je me laissai reculer jusqu’au lit pour enfin me faire asseoir dans une grand délicatesse. Elle semblait être très entreprenante et c’était l’un de mes traits de caractère préféré. Je n’arrivais pas à prendre mon pied avec des filles timides qui n’osaient même pas se déshabiller devant moi. Elle marqua encore des points lorsqu’elle se positionna devant moi et commença à m’embrasser avec fougue. Mes mains de posèrent une nouvelle fois sur ses hanches pour la tirer un peu plus contre moi. Mon souffle était tremblant et je me sentis envahi par une bouffé de chaleur incontrôlable. Ce baiser était torride et langoureux, comme je les aimais. Je frissonnai longuement au contact de ses mains sur ma peau du torse. Je décidai alors d’enlever son haut avec les miennes, histoire de se me sentir un peu plus proche d’elle. Ensuite, je me fis plaquer au lit sans pouvoir contester. Elle dominait vraiment bien et cela ne faisait qu’augmenter mon excitation. Je finis de lui enlever son haut pour le gicler sur le sol. Mes mains baladeuses reprirent du service pour aller malaxer avec douceur sa poitrine, mon regard suivant le sien. Je frémis légèrement quand ses lèvres effleuraient mon cou sans pour autant l’embrasser. Mes paupières se fermèrent alors pour plus de sérénité et mes mains continuèrent leur mouvement sur ses deux bouts de chairs. Un long soupire d’envie s’échappa de ma bouche et je relevai un peu mon basin, me sentant plutôt serré dans mon jeans –on ne se demande pas pourquoi. Je la désirais tellement, elle avait réussit à me rendre complètement dingue d’elle et de son corps –chose plutôt difficile d’habitude.

-Je devine que ce n’est pas ta première fois. Ai-je raison ? Et je t’avoue, sans surprise, que ce n’est pas non plus ma première fois. As-tu des préférences pour être totalement satisfaite ? Parle et j’exécuterais.

Dans la vie, j’étais quelque de plutôt égoïste, mais lorsque je m’amuse avec une demoiselle –ou un jeune garçon- j’aimais être attentionné et faire plaisir. Le bonheur des autres avant le mien. Mes mains lâchèrent un moment sa belle poitrine pour passer dans son dos et commencer de dégrafer son sous-vêtement supérieur pour plus de confort. Une fois ceci fait, elles allèrent immédiatement masser la poitrine, maintenant nue, de ma partenaire. Après long et intense moment de caresses corporelles, je fis descendre une de mes mains vers sa jupe pour aller la glisser dans sa petite culotte, m’amusant à caresser la zone en dessus de son intimité. Je voulais voir ses réactions, tester la sensibilité de sa peau et surtout voir à quel point elle prenait plaisir notre petite activité coquine. Sans plus attendre, je fourrai délicatement un de mes doigts –mon index plus précisément- en elle. Je n’arrêtai à aucune minute de sourire largement, étant plus qu’heureux de la situation présente. Puis, après quelques secondes, j’en introduis un deuxième pour commencer de long va et vient pour commencer doucement. J’attendais avec impatient les gémissements de la jeune femme. Ceci me procurerait un plaisir supplémentaire avant l’attaque principale. J’avais décidément hâte de la suite.

[Bon désolée de tout ce retard, fallait que j’me remette de mon nouvel an et là j’ai pleins de boulot… u.u ]

La situation s’emballait. C’était le cas de le dire, désormais plus rien ne pourrait arrêter les deux jeunes gens qui venaient de se lancer dans des ébats plutôt doux. En tout cas pour l’instant tout se faisant en douceur. Yuki se trouvait au dessus de son partenaire, ses lèvres dans son cou, ses mains sur son torse, elle sentait celles de Zéro enlever son T-shirt et s’aventurer sur sa poitrine. Un long frisson lui parcourue alors l’échine. Elle ne pouvait le nier, l’excitation était en train de la gagner progressivement. Déjà au début, elle n’avait nullement envie de cracher sur cette occasion mais plus les secondes s’écoulaient plus l’envie grandissait en elle. Le désir physique ne lui était pas inconnu et elle avait déjà eu l’occasion de le satisfaire pleinement une fois mais que cette occasion se présente alors qu’elle venait juste d’arriver dans son nouvel établissement scolaire la surprenait au plus haut point. Tout d’abord elle ne pensait pas être le genre de filles que l’on désire au premier regard, plutôt de celles avec qui on entreprend une amitié mais rarement plus. Par ailleurs, la réputation de ce lieu n’était pas des meilleurs, elle ne s’attendait donc pas à trouver quelqu’un avec qui elle pourrait avoir ce genre de relation aussi vite. Enfin, dans l’instant présent elle n’était pas vraiment en mesure de réfléchir à tout cela. C’est alors que Zéro reprit la parole. Cela se voyait donc tant que cela ? La jeune fille fut par contre amusée par la proposition de son partenaire. Apparemment il voulait lui faire plaisir… C’était amusant comme quelqu’un qui se montrait en apparence si égoïste, ne pensant qu’à sa propre personne pouvait soudainement avoir envie de satisfaire pleinement sa camarade de jeu. En même temps cela ne la dérangeait pas vraiment. Au moins elle se doutait qu’il n’allait pas être violent, du moins c’est ce qu’il laissait entendre. Elle sentit alors son soutien gorge finir comme sa chemise quelques minutes auparavant. Elle se mordit légèrement la lèvre alors que ces dernières migraient vers l’oreille de Zéro.

« Je n’attends rien de particulier… Contente toi de me montrer tes talents… »

Yuki adressa alors un léger sourire à son camarade. Cependant elle faillait perdre son assurance. Une des mains de Zéro venait de s’aventurer de manière bien plus intime sous ses vêtements et bientôt elle sentit quelque chose de chaud en elle. Elle ferma les yeux quelques instants, son cœur venait de rater un battement. Sa respiration se fit alors plus bruyante. Seulement l’adolescente n’avait pas envie de laisser son partenaire en reste. Aussi elle continua d’embrasser son cou tandis que ses mains défirent lentement son pantalon, le faisant glisser. Elle passa alors légèrement sa main sur le boxer de son camarade avant de la faufiler sous le dernier vêtement qui habillait encore Zéro. Ses doigts caressèrent tout d’abord de manière très légère la peau du jeune homme, allant à l’intérieur de ses cuisses, sur son bas ventre mais évitant en permanence l’endroit le plus sensible qui ne semblait n’attendre que ça. Cette idée amusa la jeune fille. Cependant elle essayait pour le moment de ne pas se laisser emporter. Les caresses du jeune homme et les mouvements de ses doigts en elle ne la laissaient pas du tout indifférente, cela s’entendait aux faibles soupirs qu’il lui arrivait de pousser. Pourtant elle voulait les mettre sur un pied d’égalité, elle voulait voir Zéro emporté par le plaisir. Aussi, alors que ses lèvres dévoraient lentement le cou de son camarade, elle finit par prendre en main le membre du jeune homme. Doucement elle commença des mouvements de vas et viens mais de manière délicate pour le moment. Elle voulait qu’il demande lui-même plus. Cependant pour cela il fallait qu’elle arrive de son côté à tenir le coup et à ne pas craquer tout de suite. Mais bientôt tous ses plans s’envolèrent. Elle alla chercher les lèvres de Zéro et l’embrassa avec passion. Sa langue quémanda le passage, voulant rejoindre sa jumelle pour entamer un ballet endiablé. Sa main devenait de plus en plus gourmande et elle effectuait, inconsciemment, de très faibles mouvements de hanches, comme pour insister Zéro à continuer, voir à aller encore plus loin. Yuki profita aussi de sa main libre pour caresser avidement le torse du jeune homme, à l’aveuglette, retraçant finement ses muscles, du bout des doigts.

Si quelqu’un entrait à ce moment là, les deux jeunes gens seraient dans une merde noire. Pourtant Yuki était à des kilomètres de penser à ça. Elle qui, malgré tout, faisait toujours plutôt attention aux règlements n’en avait strictement rien à foutre. Son esprit était lentement en train de s’embrumer et de ne laisser place qu’au désir et au plaisir. Plus rien ne la préoccupait, elle oubliait tout, tous les soucis amenés par sa venue ici, toutes ses interrogations précédentes. Pour cela, au fond d’elle, elle remerciait Zéro. Grâce à lui, elle se sentait bien à l’instant présent et plus rien n’avait d’importance.